Modernisation d’applications legacy (IBM i, IBM z) : une démarche progressive et maîtrisée

1. Les enjeux de la modernisation d’applications legacy

De nombreuses entreprises dépendent encore d’applications critiques dites legacy, développées il y a plusieurs décennies sur des mainframes IBM z, des systèmes IBM i (AS/400) ou des machines UNIX/AIX. Les langages utilisés (COBOL, RPG…) ont démontré leur robustesse, mais présentent aujourd’hui des limites face aux exigences modernes de sécurité, d’agilité et d’expérience utilisateur.

Une démarche de modernisation d’applications legacy répond à plusieurs objectifs :

• Maîtriser ou réduire la dette technique : ces applications ont souvent 30, 40 ans ou plus.
• Préserver et renouveler la connaissance métier : les équipes historiques, souvent à l’origine du code, approchent de la retraite.
• Renforcer la sécurité face à des menaces de plus en plus complexes.

Mais le moteur principal de la modernisation reste souvent le besoin business :

• Rendre les applications plus accessibles (interfaces web, UX modernisée, applications mobiles).
• Adopter des environnements Cloud pour la résilience, la performance et la haute disponibilité.

Moderniser consiste donc à gérer l’ensemble de ces priorités en cohérence, dans une démarche de risque maîtrisé : faire évoluer un système qui fait « tourner la boîte » depuis 30 ou 40 ans n’est pas sans enjeux.

2. Identifier les bons choix technologiques

Une question essentielle se pose : quelles technologies conserver, lesquelles faire évoluer ?

Les décisions doivent tenir compte de critères parfois contradictoires : standardisation versus adéquation au besoin métier, innovation versus stabilité.

L’expérience d’ARCAD Software auprès de ses clients montre que le chemin de la modernisation peut être sinueux, les certitudes technologiques évoluant rapidement.

La démarche la plus efficace repose sur une stratégie claire : avancer par petits pas maîtrisés, avec une vision long terme, mais en commençant par les besoins fonctionnels immédiats.

3. Avancer par petits pas

Une modernisation réussie combine deux dimensions :

• Des choix stratégiques à long terme, par exemple :
  Donner accès aux utilisateurs via un portail web ou une application mobile.
  Cela nécessite d’exposer certaines fonctions applicatives sous forme de web services, idéalement extraites du code existant.
  L’objectif : éviter toute duplication pour ne pas augmenter la dette technique, tout en assurant la continuité des usages internes.
• Des choix tactiques à court terme pour répondre à l’urgence :
  Des outils tels que le screen scrapping permettent de fournir rapidement une interface plus moderne. Toutefois, ces approches temporaires augmentent la dette technique et ne répondent pas à l’ensemble des objectifs d’un vrai projet de modernisation.

4. Une approche en trois étapes

Chez ARCAD Software, la modernisation stratégique d’applications IBM i et IBM z s’appuie sur trois grandes phases, combinant analyse, maîtrise du changement et transformation progressive du code.

Les documentations statiques des applications legacy sont souvent inexistantes, obsolètes ou non fiables. La première étape consiste donc à reconstruire une connaissance réelle du système, directement à partir du code.

ARCAD recommande d’utiliser DISCOVER, basé sur le référentiel de métadonnées ARCAD, qui extrait ses informations d’une analyse du code réel. L’ajout de fonctionnalités d’intelligence artificielle (IA) améliore la recherche et la visualisation des informations, augmentant la productivité et la compréhension globale.

✅ Une première étape simple et rapide, pour rassurer les équipes et faciliter la montée en compétence des nouveaux développeurs.

La modernisation s’effectue souvent en parallèle des développements courants. Il est donc essentiel de maîtriser le flux de changements pour éviter les régressions et garantir la stabilité des applications.

La mise en place d’une démarche DevOps permet d’améliorer la traçabilité, la productivité et la sécurité du développement.

La suite ARCAD DevOps for Legacy apporte cette flexibilité tout au long du cycle de vie applicatif – du développement à la mise en production – tout en s’intégrant à des IDE tels que VS Code ou RDi, sans exclure les outils historiques (5250).

Cette coexistence favorise la collaboration intergénérationnelle entre développeurs expérimentés et nouvelles recrues : une situation gagnant-gagnant pour les équipes comme pour l’entreprise.

En complément, ARCAD CodeChecker ajoute la dimension SEC à DevSecOps, assurant la qualité et la sécurité du code source tout au long du processus.

La dernière phase consiste à moderniser progressivement les piliers applicatifs, sans rupture, pour ouvrir les systèmes legacy aux technologies modernes.

Objectif : disposer d’une base SQL relationnelle capable d’héberger une partie des règles de gestion. Ceci peut se faire PF par PF au gré des besoins avec des automatismes qui sécurisent les modifications ainsi robotisées.

ARCAD Transformer DB permet de convertir automatiquement le format DDS en DDL (SQL) sans dupliquer les fichiers (technique du surrogate), réduisant ainsi la dette technique et les coûts de maintenance. Les risques sont maitrisés car ce processus passe par des contrôles de faisabilité et des processus automatisés assurant la qualité du résultat.

Des tests de non-régression (via ARCAD Verifier) garantissent la qualité et la sécurité de chaque transformation.

Le RPG “full free form” adopte une syntaxe moderne, proche de C# ou Java, facilitant la lecture et la maintenance par des développeurs issus d’autres horizons.

ARCAD Transformer RPG (également connu comme « RPG Converter » au catalogue IBM) convertit automatiquement le code en quelques secondes, de manière fiable et 100 % automatisée. Le ROI de cette opération se mesure en minutes, tandis que les tests automatisés assurent une totale sérénité.

La simplification du code passe aussi par l’extraction des règles de gestion en modules autonomes exposables via Web Services.

ARCAD Transformer MicroServices automatise ce processus complexe en identifiant les variables internes et les paramètres nécessaires.

L’extraction et la génération du code se font en quelques secondes, avec là encore un filet de sécurité assuré par ARCAD Verifier.

Dans chaque étape, la mise en place de tests de non-régression est un pilier central.

Ces tests automatisés permettent de vérifier en continu la stabilité des applications, d’accélérer les itérations et d’instaurer une culture de confiance dans le changement.

Toutes ces actions (documentation fiable, maîtrise du changement, modernisation du code et des bases de données) contribuent à rendre les applications plus modernes, compréhensibles et maintenables, sans déstabiliser le système en place.

Elles ouvrent également la voie à plusieurs modèles d’évolution : maintien du back-end sur la plateforme centrale ou migration vers le Cloud.

La flexibilité de cette démarche permet de suivre l’évolution technologique tout en garantissant la continuité du service.

La modernisation d’applications legacy sur IBM i et IBM z n’est pas un big bang, mais une évolution continue et maîtrisée.

En combinant analyse, automatisation, DevSecOps et tests, il est possible d’amener progressivement vos systèmes vers la modernité tout en conservant leur robustesse et leur valeur métier.